Comme le laisse supposer son titre, PRIDE & PREJUDICE & ZOMBIES est un pastiche du récit de Jane Austen. Jouant la carte du film d’époque dans une Angleterre fantasmagorique, Burr Steers se distancie de toute logique historique à coup d’anachronismes tout en faisant des règles de bienséance et des codes de la noblesse un des moteurs de son intrigue cousue de fil blanc. Un nanar sexiste qui prétexte pourtant mettre en scène une héroïne téméraire.
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Mr. Darcy est un intrépide chasseur de zombies couronné d’une situation enviable lui assurant une belle rente annuelle. Ainée d’une fratrie ne comptant que des filles, Elizabeth Bennet est, comme ses soeurs, formée aux arts martiaux chinois – mois chics mais tout aussi efficaces. Indépendante, elle se défend sans crainte, redoutant plutôt le mariage qui serait la paradoxale garantie nécessaire à sa liberté… L’un et l’autre ont en commun d’être orgueilleux, pleins de préjugés et de combattre les zombies avec acharnement.
Le film peine à démarrer, imposant sa logique au fil d’un prologue et d’un générique qui n’ont pour intérêt que de donner le ton de l’ensemble. Pensons-nous découvrir en Darcy le protagoniste qu’il s’avère rapidement être Elizabeth ou ses soeurs ou sa soeur Jane ou finalement Darcy… Bref, rapidement nous nous rendons compte qu’il n’y a pas de protagoniste mais des personnages au service d’une histoire aux multiples parenthèses cachant une finalité d’une banalité confondante : une rencontre amoureuse.
Voudrait-il s’en moquer que le réalisateur s’inscrit pleinement dans une dynamique digne de TWILIGHT, les nuances d’interprétation en moins (c’est dire). Si à travers les personnages d’Elizabeth et de ses soeurs le réalisateurs semble questionner l’absence de droits des femmes – elles doivent faire un bon mariage si elles veulent un bel avenir – il s’en sert comme un vulgaire prétexte à créer un spectacle réifiant assez pitoyable en les corsetant et en les parant de sous-vêtements affriolants qui assoient le ridicule (et l’anachronisme) des costumes. Des éléments qu’il ne tente même pas d’exploiter au-delà de la simple objectualisation : au lieu de déjouer le sexisme et de s’en amuser, il l’ancre à mesure que se développe la très mince intrigue. Quitte à ancrer un décalage, autant s’en amuser… mais visiblement l’excitation d’un décolleté est telle que toute réflexion disparaît. Preuve que l’éjaculation précoce peut être scénaristique.
Au scénario balourd, répond une réalisation burinée qui a au moins le mérite d’asseoir le caractère carnavalesque de l’ensemble.
PRIDE & PREJUDICE & ZOMBIE
Orgueil et préjugés et zombies
•/♥
Réalisation : Burr Steers
USA – 2015 – 107 min
Distribution : Belga Films
Comédie sexiste
BIFFF 2016 – Film d’Ouverture
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